Lettre ouverte d’un guinéen à son président

2 février 2011

Lettre ouverte d’un guinéen à son président

 

Photo de son profil facebook

Grâce à Facebook

Qu’est ce qu’on doit dire des réseaux sociaux ? Je ne suis pas allé loin pour trouver la réponse. Elle est venue à moi. Vous comprendrez tout simplement que les réseaux sociaux sont un excellent moyen de rapprochement des gens : ce compatriote guinéen qui vit aux USA m’a connu grâce à Facebook et m’a fait part de cette lettre ouverte qu’il adresse au président Alpha Condé. Lettre que j’ai trouvée très intéressante et accepté de la publier ici. Lisez.  

Je me permets de ne pas commencer cette lettre par les traditionnelles formules  « d’honneur et de grand plaisir » aux quelles nous sommes habitués, ce pour vous dépayser de la MAMAYA que l’on veut déjà vous imposer. Cependant ceci ne veut en aucun cas dire que je ne suis pas honoré d’être lu par le premier magistrat de ma patrie, au contraire c’en est une fierté pour ma modeste personne. En tant que guinéen, et patriote, j’ai décidé d’apporter ma contribution pour la première fois a l’édification de mon pays, la raison est simple : je suppose tout simplement que, maintenant que nous avons un président intellectuel, que cette fois ci je serais au moins lu, compris, peut être pas écoute, mais qu’importe. L’essentiel c’est de passer le message.

Monsieur le président, vous nous avez promis le changement, nous vous croyons et nous l’attendons avec impatience. Certes, les premiers actes que vous avez posés depuis le jour de votre prise de service ne rassurent pas trop pour des raisons qui nous sont évidentes, entres autres avec la formation d’un gouvernement qui ne manque pas de ministères doubles et de ministres douteux ; ce qui en fait l’un des gouvernements les plus larges au monde, par rapport a sa population. Pour des raisons (politiques, ethniques, sociales) qui vous sont propres et que je respecte, vous avez décidé ainsi.   Cependant, je crois que le peuple guinéen à décidé de vous juger par les actes et non plus par les paroles. Alors, on vous fait confiance et attend le bilan de votre premier mandant. Mais…

Monsieur le président, vous êtes seul contre tous, seul contre les anciens, seul contre le système, seul contre vos anciens ennemis, et surtout seul face au peuple. Comme le disait Giovanni Papini « les amis ne sont rien d’autre que les ennemis avec lesquels nous avons conclu un armistice, qui n’est pas toujours honnêtement observé », Partant de cette pensée, je suppose que la malhonnêteté reste du coté de vos ennemis car je crois ne pas tromper en affirmant que vos intentions sont nobles, mais elles peuvent être ternies par votre entourage qui n’a d’objectif que de profiter du « nouveau venu ». Alors vigilance, les vautours sont aux alentours de SEKHOUTOUREYA.

Monsieur le président, je ne vous donne aucune nouvelle information en vous disant que les temps ont changé, les consciences sont éveillées, le peuple est à l’affût et son désespoir peut avoir de graves conséquences. Nous ne voulons pas de Révolution du Jasmin, nous ne voulons pas du blocage ivoirien, qui sont tous des conséquences des agissements de personnes mal intentionnées ,  égoïstes et surtout prêtes à sacrifier tout un pays pour atteindre leurs objectifs obscènes d’assouvissement de sales besognes et d’enrichissement personnel car étant leurs seuls moyens possibles de « réussir ». Le problème est qu’en fin de compte, le président est tenu seul responsable, peu importe qui sont les vrais coupables. J’espère, Monsieur le président, que vos 4 décennies de combat politique ajouté à votre solide formation universitaire vous donneront les moyens de prévenir tout  type de médiocrité, de favoritisme, de népotisme, de non professionnalisme qui ont tant ruiné ce pays, qui ont tant affaibli la patrie.

Monsieur le président, le tissu social guinéen est a son plus bas, la confiance n’existe plus entre les populations, l’état n’as plus d’autorité et l’économie est à l’agonie. Vous avez assez à  faire pour nous sortir de ce tunnel et enfin redonner le gout de la vie au peuple qui vous a élu. Cela ne saurait ce faire sans des cadres expérimentés, patriotes, propres et solidement formés. Mais hélas, votre équipe inspire peu et apporte peu de réconfort  à cette population, tant la tache est lourde, et les responsabilités énormes. Ne dit on pas qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Par ailleurs, je comprends que vous voulez être reconnaissant en récompensant tous vos alliés politiques. Mais a vrai dire parmi ces alliés, le quel a un projet de société fiable, des idées de développement ou des propositions concrètes allant dans le sens du développement du pays et de l’amélioration des conditions de vie des guinéens, jusqu’ici aucun, du moins c’est ce qui ressort des discours de passation de services qui ont occupé l’arène politique tout ce début d’année 2011. A y voir claire, aucun ministre entrant n’a étalé de grandes lignes de travail innovatrices, de grandes idées, mais au contraire nous avons encore entendu et entendu ces discours préparés et récités à l’avance dans le quel on ne cesse de louer vos mérites, et quels mérites, à ce que je sache c’est la première fois que vous êtes président et nous ne savons pas encore de quoi vous êtes capable ou pas. Alors ces discours de passation de service ont été en quelque sorte les premiers tests des membres de votre gouvernement, et c’est raté. A en juger, le peuple guinéen est peu convaincu car ces nouveau venus se  sentent plus à l’aise à évoquer de « petites choses ordinaires » au lieu de nous sortir des idées d’innovations. A cet effet, François Duc De La Rochefoucauld affirmait que  « Ceux qui s’appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des grandes ». Espérons que ca ne soit pas le cas de notre nouveau gouvernement.

Monsieur le président, vous êtes l’ultime espoir d’un peuple opprimé depuis un demi-siècle, d’une patrie sacrifiée depuis la nuit des temps. Il est temps que la joie de vivre aménage en guinée, temps que les petites vengeances et les conflits d’intérêt cessent, temps que les plus faibles arrêtent de subir la loi des plus forts, temps que l’on laisse les personnes travailler pour l’intérêt supérieure de la nation , temps que la corruption soit enterrée, temps que le favoritisme soit une pratique préhistorique, et enfin , il est temps que la transparence , la liberté  et la démocratie soient plus que des mots , mais une façon de vivre en guinée.

Monsieur le président, je finirai cette lettre en vous rappelant qu’il est temps de récompenser votre plus puissant allié politique, sans le quel vous seriez toujours un opposant, l’allié qui à braver le soleil, la pluie, la répression, la prison, la mort pour  imposer un Etat de droit… La population guinéenne.

Que Dieu bénisse la Guinée et les guinéens, qu’il vous évite les erreurs commises par vos prédécesseurs.

Bon vent Professeur.

Auteur : Fodé Ibrahima Camara, Indianapolis, USA 

Email : ficamara@iupui.edu 

 

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Commentaires

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Hung Barriere
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thanks for the great post!